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The Greatest Showman : un voyage initiatique au cœur du spectacle vivant

Sorti le 24 janvier, The Greatest Showman symbolise la victoire du rêve sur la morosité de la société. Michael Gracey propose une plongée dans l’univers enchanté mais parfois terrible de la célébrité…

Stop à la culture synonyme de pratique bourgeoise et vive le divertissement pour tous. C’est un peu le message de The Greatest Showman. Ce film propose au spectateur un bond en arrière, en plein cœur de la société du XIXe siècle. PT Barnum est fils d’un tailleur. Son père se rend chez la petite aristocratie des Etats-Unis. Il travaille pour les plus riches, ce qui n’en fait pas quelqu’un d’aisé. Ils vivent tous les deux difficilement, PT suit son père dans toutes les plus belles propriétés et va vouloir plus d’autonomie, de liberté. Sa fougue l’aidant, il s’acoquine avec la fille d’un bourgeois. Il en tombe amoureux mais il sait que sa situation ne permettra pas de garder contact avec elle. Mais un drame arrive. Son père meurt. La rue, la faim rattrapent ce petit garçon. Il vole, il fait tout pour survivre.

Et c’est dans la rue, grâce à une rencontre qu’il va commencer à penser son projet : mettre en scène les personnes rejetées par la vie, des hommes et des femmes qui n’ont pas les codes pour être acceptées dans la société. Cette idée va mûrir plusieurs années, le temps qu’il devienne un adulte, qu’il puisse se marier avec la femme qu’il aime. Avec elle il développe un musée mais ce lieu manque de vie alors un projet fleuri dans sa tête : pourquoi ne pas créer une nouvelle attraction ? Pourquoi ne pas changer les habitudes de la population ? Et c’est là que lui revient son souvenir d’enfance…

Michael Gracey a fait le choix d’une comédie musicale. Ce genre semble avoir le vent en poupe depuis le succès de Lalaland. On ne sait pas encore si le même succès attend The Greatest Showman. C’est en tout cas le coup de cœur de ce début d’année.

La poésie du film arrive à transporter le public dans le monde enchanté du spectacle vivant. C’est une forme de rêve, un monde merveilleux que dépeint cette production. Le réalisateur arrive à faire ressentir l’esprit de troupe, la collaboration, le partage mais aussi la colère en cas de trahison. The Greatest Showman permet d’entrer dans les coulisses d’un cirque. Bien évidemment tout est un peu enjolivé. Barnum n’a pas d’argent, pas de locaux pour accueillir sa troupe. En un clin d’œil il construit une compagnie et un spectacle. Tout semble être facile dans ce film. Mais cette vision très enjolivée participe au rêve.

La dimension « comédie musicale » repose principalement sur les parties chantées du film. En proportion il y a plus de moments chantés que dansés. Et pour ce qui est de la chanson, la mélodie est souvent la même. On pourrait un peu tourner en rond mais le choix de varier les paroles permet d’éviter de se lasser. Mais ces moments chantés sont peut-être un peu trop compartimentés. Il n’y a pas assez de lien entre les moments dialogués et ceux chantés. Les chansons arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe comme si le réalisateur se sentait obligé de mettre des passages chantés pour « faire » une comédie musicale.

En revanche même si ces moments musicaux arrivent un peu par hasard, la bande originale est une vraie réussite. Elle donne envie de danser et d’entrer en scène. Les mélodies marquent les esprits et restent en tête. Les quatre compositeurs de la musique ont fait un travail remarquable.

L’autre petit bémol vient du fait que certaines scènes sont très clichées. En plusieurs fois dans le film on retrouve soit des références un peu grossières à certains films soit des scènes qu’on voit dans de nombreuses pélicules. Un exemple type : deux personnages qui s’embrassent devant un couché de soleil. Il y peut être un petit manque d’originalité.

Cette superproduction perd aussi un peu de sa puissance à cause de décors ou d’animaux qui font carton-pâte. On ressent l’envie de faire du spectaculaire, un film qui touchera son public et le transportera dans un autre monde. Mais tout ça pousse parfois à tomber dans certains écueils…

Outre tous ces petits éléments de composition sonores et graphique, la question des rôles et du jeu d’acteur dans ce type de film sont essentiels. Le jeu d’acteur à relever est celui de Zac Effron. Les films musicaux semblent être ses genres préférés. Dans ce film il se révèle sous un autre jour. Son jeu est sincère. Il n’est pas caricatural. Si on fait abstraction de certains films précédents on pourrait dire qu’un nouvel acteur est né. Ses émotions sont vraies. Quelques fois on sent qu’il est un peu sur la réserve pour éviter de surjouer. Un nouvel univers s’ouvre à lui. C’est une vraie réussite.

Et bien sûr il y a Zac Efron mais une autre personne mène le bal, c’est Hugh Jackman. Difficile de trouver meilleur monsieur loyal. Ce rôle lui va à la perfection. La complexité du personnage se ressent bien dans son jeu. PT Barnum veut prendre une revanche sur la vie. Tout au long du film on arrive difficilement à entrevoir ce qu’il veut vraiment en se lançant dans une telle aventure. Veut-il mettre en valeur ces personnes disgracieuses ou veut-il être glorifié par ses pairs ?

Cette forme d’ubiquité, de double rôle permet au spectateur de se rendre compte de la complexité de son existence. Est-ce que la gloire et l’argent sont nos guides ? Vivons-nous pour être célèbres, être reconnus par le monde entier ou vivre des moments forts tous ensemble, passer du temps avec les être que nous aimons nous suffisent ?

Dans le cas de Hugh Jackman, le choix est vite fait même un peu trop vite. Ce sera la gloire et la reconnaissance. Mais son rôle et son envie de toujours plus gagner d’argent, d’être reconnu peut nous interroger sur le succès. En voulant prendre une revanche on peut aller vers des excès, se brûler les ailes. La célébrité peut se faire rapidement. Elle peut s’écrouler aussi en un rien de temps. Parfois il faut faire des choix et ces choix ne sont pas toujours les bons. La morale de ce film pourrait être tout simplement : quand on se rend compte des erreurs commises, le seul remède est de se réfugier dans un endroit bien connu, un lieu de recul, essentiel à la vie ; la famille.

Il est maintenant temps de tirer le bilan de ce film. The Greatest Showman promet au spectateur une plongée dans le cirque, sa vie, les obstacles qu’il peut rencontrer. Ce voyage est une réussite. Il donne envie de se lancer sur scène, de participer à la vie d’une troupe. Mais avant de se produire sur les planches il reste une chose à faire : pousser la porte du cinéma le plus proche pour voir The Greatest Showmman !!!

Pour la bande annonce, c'est juste en-dessous !!!

 Cinesceno:

 

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