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Barbara ou le rêve d’un homme qui veut se souvenir

Sorti le 6 septembre le film Barbara nous propose un voyage au cœur de la carrière de la Dame en noir. Coulisse de la vie d’une grande interprète à travers le prisme de la passion amoureuse d’un homme, telle est la promesse que fait Mathieu Amalric.

Vingt ans après sa mort, la Dame en noir est toujours un élément de fascination pour beaucoup. Et le film Barbara peut être perçu comme un nouvel hommage à la créatrice de cette image que tout le monde a en tête : « L’aigle noir ».

Le film Barbara, réalisé par Mathieu Almaric porte le spectateur dans les coulisses d’une carrière, dans le cœur de la vie de la chanteuse. Le réalisateur a fait le choix de ne pas choisir. Barbara est en réalité un biopic sans en être un. Un documentaire dans lequel se mêle la fiction et surtout la passion d’un homme pour cette « idole », celle de Mathieu Amalric.

Ce film qui a fait l’ouverture du prix Un certain regard à Cannes plonge le public dans le tournage d’un film sur Barbara. On est impliqué dans l’esprit créateur, dans des moments d’illumination d’un réalisateur à la recherche de la vraisemblance. Ce film c’est un peu l’appel de Mathieu Amalric à ses souvenirs : « Dis l’oiseau, oh dis emmène-moi, retournons au pays d’autrefois. Comme avant dans mes rêves d’enfant, pour cueillir en tremblant des étoiles »*. Barbara paraît être un astre pour lui, une femme qui lui permet de retourner à ces jeunes années.

On le voit qui dirige les acteurs, qui observe et replonge tel un enfant dans de bons moments vécus autour des chansons de cette Dame. Tout au long du film on suit Jeanne Balibar. C’est elle qui a la lourde charge de porter le film qu’est en train de créer Amalric. Le film nous présente différentes facettes du travail d’actrice. Un travail de longue haleine, surtout quand la mission est de porter une célébrité à forte personnalité. Jeanne Balibar s’entraine, passe des heures devant des documentaires de Barbara pour qu’aucun geste, aucune mimique ne lui échappe.

Barbara c’est aussi un moyen, pour ceux qui n’ont pas connu cette chanteuse, de découvrir une personnalité particulière, une femme dont la vie semble être une mise en scène permanente. Même quand elle est dans son appartement, à son piano, l’enregistreur Revox à ses côtés, sa vie paraît être animée par une énergie toute particulière. On plonge dans une autre dimension, dans la vie d’une poète passionnée mais jamais satisfaite d’elle-même.

Même si le cinéaste a construit son film pour qu’il ne ressemble pas à un biopic, le public est transporté dans une partie de la vie de cette femme. Un moment où tout lui réussit. Rien ne semble impossible.

La réussite de cette mise en abyme repose sur une élaboration technique particulière. Pour cause, Mathieu Amalric a mélangé images d’archives et images sorties de ses caméras. L’illusion est parfaite, les raccords sont exceptionnellement bien faits. Impossible quelques fois de différencier les deux types d’images. En choisissant ce procédé le spectateur à l’impression d’être plongé entièrement dans la vie de Barbara, de vivre avec elle.

Mais ce dispositif technique peut aussi en dérouter plus d’un. Certaines scènes sont si bien montées qu’on ne sait plus si ce qui passe à l’écran est une réalité ou si c’est la fiction créée par le réalisateur. L’omniprésence du cinéaste peut aussi un peu agacer le spectateur. On peut se demander ce que cherche à montrer Mathieu Amalric : Sommes-nous face à un film en construction sur Barbara ? Ou ce film est-il le récit d’une passion d’un homme pour Barbara ? Les deux peuvent coexister mais la question est clairement posée pendant le film. La passion et la volonté de se montrer n’empiètent-elles pas sur les messages du film ?

Ce qu’il faut retenir de ce film c’est qu’il donne la possibilité de voir qu’écrire et réaliser un film ne sont pas si facile que ça. Il faut beaucoup de travail, particulièrement quand l’acteur doit incarner une forte personnalité. Barbara c’est aussi l’occasion d’entrevoir qu’un bon jeu d’acteur peut transporter le public dans un autre univers mais peut mener le réalisateur à entrer dans une forme de transe, dans un rêve onirique.

Ce film manque tout de même un peu de chansons de Barbara. On en voudrait plus. Malgré le manque d’un petit quelque chose, il arrive à transporter le spectateur dans la vie de cette femme grâce à des moment très forts. Mais pour vous faire votre propre avis, une chose à faire : pousser la porte de votre cinéma préféré.

* Paroles de l'Aigle noir

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