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Blade Runner 2049, un combat pour l’humanité

Sorti le 4 octobre, le film Blade Runner propose un voyage au cœur des États-Unis… en 2049. Un film qui ne donne pas forcément très envie de vivre en 2049 mais à l’intrigue qui ne déçoit pas…

2049, la vie sur la terre est triste, les bâtiments sont gris, le soleil a disparu, le futur est effrayant. Ce monde est dirigé par une grande entreprise, Wallace, un créateur d’individus bioniques et fournisseur d’amour grâce aux hologrammes. Mais parmi les habitants de ce monde terne dans lequel la vie ne repose que sur la subsistance, un homme, l’agent K est un Réplicant, un être créé par la bioingénierie de Wallace. C’est sur lui que repose le bon fonctionnement du monde. Il est un Blade Runner. Il se doit de supprimer tous les anciens modèles de Réplicants, individus dangereux et qui n’étaient pas assez efficaces pour permettre au monde une vie paisible. C’est au cours d’une mission chez un vieux Réplicant que Ryan Gosling va découvrir un secret. Ce secret pourrait faire basculer le monde et surtout la firme qui le dirige : Wallace.

Blade Runner 2049, réalisé par Denis Villeneuve arrive à captiver l’attention du spectateur du début à la fin. Malgré sa durée de plus de 2H30, on ne s’ennuie pas. Tout au long du film on est plongé dans la pensée de Ryan Gosling et plus particulièrement dans son interrogation à la suite de sa découverte. Est-il ou non le fils d’un Réplicant ? Normalement un Réplicant ne peut pas avoir d’enfant étant un « bout de ferraille ». Et pourtant il y a bien eu une naissance avant le cataclysme qui a transformé le monde en un univers sans âme. La quête de la vérité va l’amener dans des espaces où le soleil brille encore, où la vie n’est pas si loin que ça. Et c’est au fin fond des États-Unis qu’il va rencontrer Rick Deckard, joué par Harrison Ford.

Tout au long du film, on est transporté dans un univers futuriste. On est face à des voitures volantes, tout est hyper connecté, on peut suivre une personne à la trace. Ce monde futuriste ne fait pas carton-pâte. On a l’impression d’y être. Rien n’est superflu ni totalement irréaliste. Ce monde du futur est surtout acceptable par l’atmosphère pesante du film. Sans ça, on s’ennuierait et on ne croirait pas du tout à ce qui nous est montré.

Un élément central intrigue pendant toute la durée du film : le souvenir. Peut-on croire tout ce qu’on voit ? Doit-on le croire ? L’agent K est en perpétuelle réflexion à propos de choses qu’il aurait vécues. Ces choses ont-elles vraiment existé ou ces souvenirs ont-ils été construits ? Le personnage semble troublé par un souvenir d’enfance, un cheval en bois laissé dans un pensionnat. Est-ce que ce cheval existe ? Est-ce que l’événement qui a eu lieu au moment où il avait ce cheval entre les mains, il l’a réellement vécu? Ce souvenir qui l’anime pose la question de la construction de la mémoire. Il serait possible de créer des éléments, des instants dans notre mémoire sans que nous nous en rendions compte. Chacun peut aussi se créer un souvenir qui n’existe pas. Cela peut être par envie d’avoir vécu un moment, par une volonté de se rattacher à quelque chose de bien, de positif.

Par ailleurs, l’intrigue nous montre jusqu’où peut aller le respect de l’autorité. Chacun peut devenir maître de ses décisions. Parfois, faire ses propres choix est difficile tellement le pouvoir contraint. Mais si on se rattache à ce qui est montré dans le film, avec une volonté et l’envie de faire la lumière sur une situation trouble, il est possible de s’écarter de ce poids. Tout un chacun devient libre de ses choix. L’énergie qui anime le Réplicant est plus forte que le pouvoir des supérieurs. Bien évidemment, cela ne se fait pas sans prendre des risques. L’agent K a fait son choix : s’échapper de l’autorité, ne plus respecter les ordres pour essayer de sauver l’humanité.

La question de la vie virtuelle est centrale dans l’intrigue. Les Réplicants n’étant pas faits de chair et normalement n’ayant aucun sentiment ne peuvent pas avoir de relation amoureuse, encore moins avec les humains. Ils se tournent alors vers des hologrammes, des personnages virtuels qui partagent toute leur vie… ou presque.

Mais cette relation immatérielle est un leurre. Ces personnes sortent d’une boîte et peuvent à tout moment disparaître. Un problème technique, une mauvaise manipulation et ces femmes et ces hommes qui partagent un brin de vie sont oubliés, la relation n’a jamais existé. Et cette image du virtuel peut nous aider nous aussi à réfléchir sur notre propre utilisation d’internet, des réseaux sociaux. Est-ce que les relations que nous construisons à travers ces espaces non physiques sont de vraies relations ? Peuvent-elles être durables s’il n’y a pas d’échange physique, de rencontre réelle ? Ne sommes-nous pas face à un écran de fumée qui nous berce d’illusions ? Le message qui pourrait ressortir du film est qu’il ne faut pas se satisfaire d’une relation virtuelle, rien ne peut remplacer les vraies rencontres et des relations dans un même espace physique.

En dehors de toutes ces questions pouvant paraître existentielles, retournons plutôt au film en lui-même. Ce qui fait sa force ce sont principalement les personnages. On est face à des caractères très différents et mis en scène à la perfection. Un exemple concret est le personnage de Wallace, joué par Jared Leto. Difficile de trouver un individu plus pervers. Ce magnat n’a qu’un seul but, accroître son empire en mettant toute la planète à ses pieds. Son rêve repose sur une seule envie : contrôler pour mieux régner. Quant à Ryan Gosling, le personnage qu’il campe est un juste milieu entre celui interprété dans The Drive et Lalaland. Les puristes pourraient dire qu’il ne faut pas comparer ce qui n’est pas comparable. Mais l’agent K est à la fois un homme dont la mission est de tuer tous les anciens Blade Runner et en même temps un sentimental, un être à la recherche de sensations, d’émotions. Derrière sa cuirasse d’homme fort que rien n’arrête se cache un être sensible avec une âme. Pour ce qui est d’Harrison Ford, il arrive très bien à jouer l’homme qui n’a pas un statut officiel, un personnage dont l’histoire est trouble mais pour le bien des siens.

Ce film nous plonge dans un monde futuriste mais l’omniprésence des marques peut interroger le spectateur. Elles sont partout, de la voiture aux écrans géants. Est-ce qu’elles sont là parce qu’elles ont financé le film ? Possible. Mais elles décrivent aussi un monde dirigé par les grandes firmes. Tout le fonctionnement de la vie semble dépendre de ces énormes machines de la consommation. En dehors de cette surconsommation, rien n’existe. La vie n’existe pas. Sommes-nous face à une société avec une vie ou face à une société qui existe uniquement, qui occupe un espace pour subvenir à ses besoins ? La question peut être soulevée au cours de l’intrigue.

Ce film est une vraie réussite. Il faut aller le voir et surtout rester jusqu’à la fin du générique. La musique qui l’accompagne nous transporte peut-être encore plus dans un monde parallèle, dans le futur. Hans Zimmer a encore fait des merveilles. Malheureusement, certains n’en profitent pas et quittent la salle juste après la dernière image. C’est dommage mais un conseil, allez le voir, vous ne vous ennuierez pas et vous ne serez pas déçus !

Pour vous faire une petite idée, c'est pas là !

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